
Un journal, très personnel mais pas tout à fait intime puisque j’en laisse l’accès libre.
Des réflexions inspirées par l’actualité, des lectures, des rencontres récentes ou passées, bref du vécu.
Des états d’âme ou plutôt d’esprit, le concept d’âme m’ayant toujours un peu échappé, des humeurs, des ressentis sont décrits sur cette page avec une conscience assez précise de ma propre médiocrité.
La solitude me gagne chaque jour davantage. Une prise de distance physique d’avec la société dont je ne sais si elle est voulue ou subie mais qui entretient sans doute la mélancolie, cet affect qui m’est le plus coutumier, ce bonheur d’être triste, disait Victor Hugo. Écrire donc, lorsque l’on ne peut ni parler ni se taire…
28 mai
Madame Triet a remporté la palme d’or du Festival de Cannes. Elle a donc bénéficié durant quelques minutes d’une audience planétaire. On le sait, parler d’autre chose que de leur art est toujours, pour les artistes, un peu périlleux. Quitte à évoquer des sujets d’actualité d’importance, on pouvait attendre des propos relatifs au féminisme, des mots de soutien aux femmes iraniennes, une condamnation de l’agression russe en Ukraine, un rappel enflammé de l’urgence climatique… Que nenni ! Hors cinéma, sa principale préoccupation semble être la réforme des retraites en France, et ce devant une assemblée internationale composée pour la plupart de gens vivant dans des pays où l’âge légal est d’au minimum 65 ans… Juste avant, une mannequin irano-américaine a mis en lumière sur le tapis rouge la vague sans précédent d’exécutions capitales depuis le début de l’année en portant une robe symbolisant la corde du pendu. Elle soutient le mouvement « Femme Vie Liberté ». Bref, chacun et chacune a utilisé son moment d’audience de la manière qui lui semblait la plus judicieuse…
25 mai
Hier Tina Turner, aujourd’hui Jean-Louis Murat qui avait 71 ans. Nombreuses publications sur les réseaux sociaux et personne pour dire que c’est trop jeune pour mourir. La mort d’un (jeune) septuagénaire est donc normale. Je le serai dans un peu plus de 2 mois… Youpi.
22 mai
Considérations inactuelles de Denis Tillinac. Il assumait un statut de réactionnaire bien ringard, et il avait raison. 90% de son texte est à jeter. Rejet de toute contestation, de la politique (sauf de Gaulle, apparemment), catho pénible etc… Mais les autres 10% sont bons et presque actuels lorsqu’il évoque le « bruitage » de l’info en boucle et la nécessaire prise de distance.
Il est question que Meta (Facebook) installe un mega center en Espagne près de Tolède, qui souffre terriblement de la sécheresse. Ils auront besoin de 6 millions de litre d’eau par an pour refroidir leurs serveurs. Les autorités semblent prêtes à accepter pour obtenir 2 à 300 emplois. On marche sur la tête…
21 mai
Lu Clair de femme de Romain Gary. Ce livre est dans ma bibliothèque depuis 40 ans et je ne l’avais jamais ouvert. J’avais tort, c’est une merveille.
Interview de Harrison Ford sur France 2 par Delahousse. Ce journaliste est pathétique avec ses questions débiles, ses « hum » qui se veulent intellectuels et ses postures décontractées tellement forcées… Melon. Coup de gueule de Ford à propos du climat, de l’urgence et de la bêtise des climato-sceptiques. C’est bien. Après il est sans doute monté dans son jet privé. Ainsi va le monde.
19 mai
Découverte d’une jeune femme, une certaine Camille Etienne qui se dit activiste pour la justice sociale et climatique. Invitée sur France Inter hier matin, dans l’émission Quotidien le soir même, articles dithyrambiques dans l’Obs, elle explique que l’histoire montre qu’on a besoin de 3,5% de la population pour bousculer l’ordre établi. Il serait donc inutile de rechercher le consensus et bien plus judicieux d’imposer ses idées via la radicalité, y compris la violence (puisque le gouvernement n’écoute pas). Encensée dans les médias de gauche, suivie sur Twitter par 57000 personnes. J’imagine des propos similaires dans la bouche d’un militant d’extrême droite qui dispose lui aussi des 3,5% de la population dont elle parle. Les mêmes médias parleraient avec raison de discours fasciste…
Terribles incendies en Espagne, le pays européen en première ligne pour l’exposition au réchauffement climatique. Effrayant…
17 mai
Mauvaise nuit. Toujours sous le coup du désastre de ma journée d’hier. Relecture de quelques extraits du Loup des steppes d’Hermann Hesse (« Si la foule a raison, si cette musique des cafés, ces plaisirs collectifs, ces hommes contents de si peu ont raison, c’est bien moi qui ai tort, qui suis fou, qui reste un loup des steppes, un animal égaré dans un monde étranger et incompréhensible »)
16 mai
Journée cauchemardesque. Invité par des amis à déjeuner à Clermont. Arrivé dans un restaurant bondé, du bruit, et la (très mauvaise) surprise de constater qu’au lieu des 4 convives prévus, nous devions être 6 à table, dont 2 inconnus. Envahi par une sensation de mal être insupportable. Parti sans manger en prétextant une migraine. Mon asociabilité se confirme et me semble-t-il, devient franchement pathologique. Dépression. Détresse.
Ouverture du Festival de Cannes. Je ne vois toujours pas qui ça peut intéresser en dehors des « professionnels de la profession »…
Pluie de missiles russes sur Kiev, tous interceptés. Jusqu’à quand ?
Agression du petit-neveu de Brigitte Macron. Violence au seul motif de ses liens familiaux, du nom qu’il porte. Les politiques qui expliquent aujourd’hui que les appels au meurtre ou à la décapitation du Président sont uniquement symboliques portent une responsabilité écrasante dans la montée de la violence contre les élus et leurs familles.
15 mai
Choose France initiée par Macron. Stratégie de séduction en direction des entreprises étrangères visant à les inciter à investir et créer des emplois en France. Il doit annoncer 13 milliards d’investissements et 8000 emplois directs. Vu un des dirigeants de la CGT SNCF parlant de provocation. Pourquoi cela chagrine-t-il à ce point les opposants à Macron, si ce n’est le côté systématique et comme d’habitude, la haine recuite ? Pour ou contre Macron, pourquoi ne pas s’en réjouir ?
Twitter, encore, et la politique. Logorrhée stupide, infantilisme, agressivité non dissimulée. L’arrogance des paumés dirait Barthes…
13 mai
Brouillard épais, à l’image de mon esprit ce matin.
Fréderic Beigbeder en couverture de Valeurs Actuelles. « Sauvons l’homme blanc hétérosexuel de 50 ans ». Il serait à protéger du wokisme qui veut le censurer. On voit bien qu’il est décidément difficile de s’opposer à la montée de la culture woke et de tous ses avatars sans être assimilé à l’extrême droite et les arguments nauséabonds qu’elle utilise. Beigbeder ne l’a pas volé, et il reçoit de ce torchon le baiser qui tue.
Découverte, via Erik Truffaz, d’un musicien assez fascinant : Mario Batkovic, accordéoniste à la frontière entre musique classique et expérimentale. Le résultat est tantôt lancinant, tantôt envoutant. A creuser.
L’ASM à Bayonne pour le match pouvant sauver la saison. Domination durant 60 minutes, 18-6 au score à l’heure de jeu, 2 cartons jaunes, 8 minutes à 13 contre 15, débandade générale, défaite 21-18… Grande tristesse.
Teddy Riner champion du monde pour la 11ème fois. Titanesque.
12 mai
Il pleut vraiment. Il était temps.
Courses hebdomadaires faites maintenant le vendredi pour éviter les samedis supposés plus populeux. Un peu moins de monde, en effet, mais beaucoup de vieux. Serais-je l’un des leurs ? Perturbant.
Deux français libérés après des mois de prison en Iran. Il en reste cinq… Vu ce soir un documentaire consacré aux otages détenus dans ce pays. L’Etat Islamique les utilise comme monnaie d’échange pour contrer les pays, dont la France, qui soutiennent la révolution. Glaçant.
11 mai
Un député LFI (Carlos Martens Bilongo) visé par une enquête pour fraude fiscale et blanchiment. Comme quoi on peut défendre la veuve et l’orphelin, et déraper comme un vulgaire néolibéral capitaliste macroniste riche… que sais-je encore.
La Convention d’Istanbul est le traité le plus contraignant juridiquement en matière de lutte contre les violences faites aux femmes. Ratifier cette Convention, c’est agir pour la prévention de la violence, la protection des victimes et la fin de l’impunité des auteurs de violences. Les élus RN se sont abstenus et ont voté contre les deux textes à l’ordre du jour. François-Xavier Bellamy des LR, présent dans l’hémicycle, n’a pas pris part au vote.
La réalité de l’extrême droite et de la droite extrême, c’est aussi celle du mépris total des droits des femmes.
10 mai
J’ai eu ma période du style « Le coeur des hommes », l’histoire de ces quatre types très différents mais vrais amis.
Ce furent des années de sorties régulières entre hommes, le plus souvent à faire ripaille durant des heures, dans des endroits où l’on mange divinement bien et où l’on boit (trop) de merveilleux nectars.
Ce goût partagé pour la gastronomie, et les moyens à l’époque permettant de se l’offrir, avaient fini par créer des liens. Dans l’euphorie de ces moments, nous avions des sujets de conversation suffisamment légers pour qu’aucune bisbille sérieuse ne vienne écorner cette amitié qui semblait indestructible. Bouffe, vin et rugby étaient le plus souvent au menu. Très peu de politique ou de sujets de société clivants, par peur sans doute d’accrochages mettant en péril l’homogénéité du groupe, à moins que ce soit par absence d’arguments de fond, qui sait ?
On y parlait très peu de femmes, et c’était bien ainsi. Des hommes parlant de femmes, entre fanfaronnades, misogynie plus ou moins refoulée, machisme conscient ou pas, voire même poètes de pacotille, je n’ai jamais trouvé ça drôle. Il paraît que des femmes parlant d’hommes, ce n’est guère mieux, mais je m’égare…
Ces quelques années de félicité entre copains suivaient une grosse décennie passée la tête dans le guidon d’une petite entreprise. Elles m’autorisaient un véritable lâcher prise, trop sans doute…
Et puis ces sorties se sont doucement espacées. Lassitude ? Peut-être. Vacuité des échanges ? Probable. Trajectoire (ou embardée) professionnelle ? Sans aucun doute. Enfin, ce mot du génial Desproges : « Plus je connais les hommes, plus j’aime mon chien. Plus je connais les femmes, moins j’aime ma chienne. »
Après ces quelques années, je connaissais donc mieux les hommes. Et je n’ai ni chien ni chienne.
C’est probablement une coïncidence mais des femmes se sont progressivement immiscées dans le groupe, signe incontestable de sa désintégration annoncée. Des profils à peu près identiques : la quarantaine ou une belle cinquantaine rugissante, jolies, intelligentes, des bons jobs et… séparées (!), vaguement inquiètes pour leur avenir.
Soit, pour qui souhaite préserver l’intégrité de son propre couple, autant de sujets d’intense perplexité…
Depuis, pour la plupart, elles ont évidemment commencé une nouvelle vie sentimentale et ont progressivement disparu du premier cercle, en tous cas du mien, et c’est très bien ainsi. Mais que leur compagnie fut lumineuse ! Philippe Sollers a commis ces quelques lignes : « Je revendique hautement les situations favorables avec les femmes. On sait que c’est la guerre, on en joue, on ne dort jamais que d’un œil, mais on sait aussi s’amuser, se taire ensemble. »
Voilà, tout est dit.
Le temps du silence est sans doute venu…
8 mai
Quelle journée que ce 8 mai qui aurait dû être une commémoration de la victoire de la démocratie, des libertés face au nazisme !
Un Conseiller Régional d’Île-de-France (LFI-Nupes), Christophe Prudhomme, appelle dans une manif à décapiter Macron.
Pour Manon Aubry (LFI-Nupes), le drapeau européen est une forfaiture démocratique.
Sandrine Rousseau (EELV-Nupes) compare la Résistance lors de la seconde guerre mondiale à l’opposition à la réforme des retraites. « Des Jean Moulin seraient morts pour notre protection sociale » dit-elle sans rire. Antoine Léaument, député (LFI-Nupes) dit à peu près la même chose.
On apprend que la manif de l’ultra-droite de samedi était autorisée. Pourquoi pas, mais tellement d’autres étant interdites en ce moment, ça interroge…
Pendant ce temps, comme toujours au plus fort de la chienlit, Mme Le Pen se tait, et engrange.
29 avril
La violence physique ou verbale qui se déploie autour de la réforme des retraites interroge. La véritable raison me parait être une haine quasiment pathologique de Macron. Le désaccord, en politique, est normal, la colère aussi. Mais la haine, à ce point ? Détestation d’une grande partie de la population, attisée par des politiques dont certains, le considérant en position de faiblesse, incitent même à la sédition. Application rigoureuse de ce proverbe arabe : Quand le lion saigne, les chacals reprennent courage.
23 avril
Découverte d’un sondage Ifop qui annonce que 35% des français déclarent croire aux théories conspirationnistes. 41 % chez les 18-34 ans, 44% chez les personnes n’ayant pas le bac, 51% des électeurs de LePen et 50% de ceux de Mélenchon. La corrélation avec le niveau de culture générale semble évidente. Les proies faciles du conspirationnisme se retrouvent également victimes des populismes, de droite ou de gauche. Et les pourcentages indiqués sont effrayants.
17 avril
Comme beaucoup de français, j’attendais ce soir l’allocution de Macron. Le contenu est bon mais dans la forme, cela ressemble à un discours de campagne, étrangement (car il nous a habitués à mieux) sans beaucoup de souffle. Il serait étonnant que les tensions s’apaisent. Déception…
16 avril
Refonte aujourd’hui du site MonOeil en lien avec la décision d’arrêter LaCabaneSurLeChien car j’ai du mal à rester cohérent avec la vocation annoncée.
Du coup MonOeil perd son statut de spécialiste peinture-photo et va recueillir mes découvertes artistiques dans des domaines plus variés, mais aussi des articles, des réflexions au jour le jour.
Prise de distance avec les réseaux sociaux au sens où les interactions deviennent totalement secondaires. Le site MonOeil doit me ressembler. Point.
6 avril
Rédigé aujourd’hui le billet « Cher étudiant, futur retraité » sur un ton vaguement humoristique pour moquer un peu les jeunes qui manifestent contre la réforme des retraites alors qu’avant d’y parvenir, ils en vivront encore beaucoup d’autres, pour leur dire qu’ils seraient mieux inspirés d’avoir, pour le moment, des préoccupations plus immédiates concernant leur avenir. Billet partagé sur les réseaux sociaux et 4 heures plus tard, aucune interaction ! Ça en devient risible…
Manifestations du jour en baisse. Visiblement, tout le monde attend le verdict du Conseil Constitutionnel. Suspense qui semble bien faible.
4 avril
Trouver une bonne raison de m’enthousiasmer… cette quête dure pour moi depuis deux ou trois ans, sans succès. Je ne lis plus beaucoup de livres, ne regarde plus la télévision. Je passe trop de temps à errer sur internet, sur twitter, à crouler sous un déluge d’informations dont la plupart sont sans intérêt, à surfer des heures, des jours sans rencontrer un thème ou un sujet m’accroche, dans lequel j’ai envie de m’investir, de creuser, de réfléchir. Le vide.
Trump en comparution dans un Tribunal Pénal à New-York. Des milliers de personnes pour le soutenir. Ce type peut se livrer à toutes les turpitudes, il n’est pas lâché par ses partisans. Une des facettes du populisme, et de sa cible, la bêtise d’une partie du peuple.
3 avril
J’apprends aujourd’hui que mon frère dit à qui veut l’entendre que s’il me voit, il me tuera. Selon lui, ce n’est donc pas son addiction qui l’a privé de liberté durant un an, qui l’a amené à être placé sous curatelle renforcée, c’est moi qui ai accepté de signer les documents pour cela et qui suis ainsi devenu un salaud. Le sentiment de lui avoir peut-être sauvé la vie en suivant les demandes du corps médical m’aide (un peu) à supporter ce rejet.
2 avril
Ecœurement ce soir face aux réactions à l’élection très confortable (60%) dans l’Ariège d’une députée socialiste dissidente contre la candidate LFI estampillée Nupes et soutenue par le PS. On y parle de « défaite d’une élue du peuple » par une coalition de droite et extrême droite.
Vu aussi ce genre de phrase : « Les bourgeois préfèrent toujours Hitler au Front Populaire » écrite par un député LFI. Outrance jusqu’au ridicule…
On avance semble-t-il pour légiférer sur les assistances à la fin de vie, euthanasie et/ou suicide assisté. Tant mieux.
14 mars
Appel aujourd’hui du psychiatre qui me prévient d’une nouvelle tentative (la troisième) de sortie de mon frère demain. Hospitalisation de jour, soins infirmiers quotidiens, portage de repas etc… Le psy me dit qu’il est odieux avec tout le personnel soignant et reste très sceptique quant aux chances de succès mais lève la contrainte. Il m’explique aussi qu’il m’en veut énormément, me reproche d’être à l’origine de son enferment et de son placement sous curatelle. Ça devait finir par arriver.
Et il est possible que ma lettre postée hier n’arrive pas jusqu’à son destinataire.
Fatigue…
13 mars
Postée ce jour une lettre à mon frère, unique moyen de communication à ma disposition puisqu’il ne me répond plus au téléphone.
26 février
Conversation téléphonique ce matin avec Pascal A., un ami percuté par un cancer du colon à un stade apparemment avancé. Difficile de rester positif et de tenir des propos encourageants. Avons convenu de déjeuner ensemble entre deux séances de chimio…
21 février
Aujourd’hui est le 32ème jour consécutif sans pluie en France.
Images de désolation un peu partout, terribles difficultés à venir pour les agriculteurs.
À Venise les canaux sont quasiment à sec et les gondoles ne peuvent plus circuler.
En Afrique, au Soudan en particulier, des centaines de milliers de personnes se déplacent, migrent pour trouver de l’eau.
Et ce n’est que le début…
18 février
Comment ne pas se sentir accablé par le spectacle que la France Insoumise a offert ces derniers jours ?
Comment ne pas éprouver du désarroi à défaut de colère face au niveau ridicule de ces parlementaires et au fait que ces gens aient pu être élus ?
Je lis que des diplômés, profs, chercheurs, journalistes, ont voté LFI.
Comment est-ce possible ?
Ça dépasse l’entendement. Le mien en tous cas…
13 février
Un député LFI traite un ministre d’assassin à l’Assemblée Nationale. La routine…
11 février
Décidément, suivre l’actualité est toujours (de plus en plus ?) désespérant.
Images difficilement supportables du séisme en Turquie et Syrie avec plus de 25000 morts ce soir.
Propos de quelques députés dits insoumis qui relèvent, au mieux, de ceux de sales gosses mal élevés, poursuivant inlassablement leur saccage de l’image de la politique qui n’a pourtant pas besoin de ça.
Le déluge de bombes s’intensifie sur l’Ukraine à l’approche de l’anniversaire de l’agression russe.
Heureusement, le match de rugby Irlande France était superbe, même si la France a cédé dans le dernier quart d’heure. Beau spectacle, maigre consolation…
1er février
La notion de mérite serait devenue obsolète. Envie de rappeler à certains politiques mais aussi aux intellectuels suiveurs que décorréler le mérite de la notion d’ascenseur social est un non-sens.
19 janvier
Milieu de semaine passée seul à la maison. Ces quelques jours étaient envisagés comme une possibilité de sortir un peu avec des amis clermontois sans aucun sentiment de culpabilité alors que désormais, les escapades signifient laisser Dominique seule à la maison et ça me gêne un peu. Résultat, je n’ai pas mis le nez dehors, sauf une courte marche quotidienne.
Perte évidente de motivation.
Aujourd’hui, j’ai annulé un dîner prévu vendredi avec une amie cheffe d’entreprise avec qui les conversations ont toujours été de bonne qualité. La peur d’être vu un vendredi soir dans un restaurant avec une autre femme que la mienne, par ma fille ou n’importe qui que je ne connais pas mais qui m’identifie, la peur des interprétations, la peur de devoir m’expliquer. Autant de très mauvaises raisons qui m’ont fait renoncer à un moment probablement agréable. Ça aussi, c’est nul…
31 janvier
À une époque encore récente, le combat social majeur était celui contre la pauvreté. Il s’est transformé en une lutte contre la richesse, menée par des gens qui croient qu’en spoliant les riches il y aurait moins de pauvres. Ce serait élémentaire : en leur distribuant l’argent prélevé sur les riches, les pauvres seraient moins pauvres. Encore faudrait-il l’avoir créée la richesse en question… Lire et entendre de telles absurdités dans un des pays les plus redistributeurs du monde en dit long sur l’inculture économique d’une grande partie de la classe politique, mais aussi sur son absence de vision globale des conditions d’accès des peuples au meilleur niveau de prospérité, de sécurité et de liberté possible.
28 janvier
L’OCDE vient de publier son dernier rapport sur les dépenses sociales publiques des États membres. La France, en y consacrant 32% du PIB, est largement en tête du classement. L’Allemagne est à 27%, le Japon 25, le Royaume Uni et les USA 23, etc… Et on nous rabat les oreilles avec des histoires d’austérité budgétaire ou de néolibéralisme. L’État français soigne tout le monde sans distinction, ce qui n’est pas le cas partout. Il est de plus en plus évident que les (grandes) difficultés proviennent, en matière sociale mais pas seulement, d’une mauvaise utilisation de l’argent public…
19 janvier
Journée de grève apparemment suivie. Il y a des prises de position de leaders politiques qui ne m’étonnent plus. Il s’agit de s’opposer à Macron, quoi qu’il en coûte.
Ce pays est un îlot en Europe qui se cramponne aux 62 ans alors que partout ailleurs c’est au minimum 65. Négation persistante des réalités démographiques et économiques, conception mortifère du travail depuis toujours.
Les publications de ce blog sur les réseaux n’intéressent personne. Pas vraiment un problème, mais l’occasion de s’interroger sur sa pérennité sous sa forme actuelle.
5 janvier
Vu hier soir un sujet sur un débat Houellebecq / Onfray (lui c’est de pire en pire) dans la revue Front Populaire. Houellebecq y tient des propos abjects sur les musulmans. J’ai du coup publié un court billet (Houellebecq écrivain haineux) pour rappeler que ce n’est qu’une récidive de sa part depuis les attentats chez Charlie Hebdo. Ce type est un salaud.
La Suède envisage sérieusement un possible partenariat avec la France pour la construction de nouvelles centrales nucléaires dans le pays. Bonne nouvelle.
EN VRAC...
La faconde est presque toujours vulgaire.
Le silence, la retenue, la réserve, la suggestion m’impressionnent toujours et je regrette souvent de n’en être pas toujours capable.
Ce mot de Pablo Neruda : « il est si bref l’amour, et l’oubli est si long. »
« Aimer n’est ni un choix, ni une obligation même si, s’agissant de sa mère, de son père, aimer peut devenir un devoir, au nom d’une certaine morale. Et quand leur profil est celui de personnes d’une générosité sans limite, éminemment aimables, les questions qui se posent autour ce qui ressemble à du désamour deviennent très vite cruelles. Comment, en effet, ne pas s’interroger sur sa propre responsabilité, sur ses manquements en termes de reconnaissance, de gratitude, d’humilité, peut-être même de courage ou pire encore, de bonne foi ?
…/… Septembre 1960, rentrée scolaire à Prévenchères, petit village lozérien qui avait le mérite d’avoir une école de deux classes, et permettait ce que l’Éducation Nationale appelait un poste double, pour Monsieur et Madame.
Petite construction sans âme située en haut du village, cette école comprenait les deux salles de classe communicantes au rez-de-chaussée et l’appartement de fonction des enseignants à l’étage. À l’extérieur, un espace clôturé autour de la maison faisait office de cour de récréation. Martin n’a conservé aucun souvenir de l’appartement, de sa disposition, de la couleur des murs, rien…
Les salles de cours sont en revanche bien présentes dans sa mémoire. Couleurs claires délavées, meublées de tables de travail de deux places, au plateau incliné vers les sièges, plateau refermant un espace de rangement. Sur le bord supérieur de chaque table, deux trous ronds accueillaient des encriers. Cette époque précédait l’arrivée des stylos-billes et autres feutres. Les petits écoliers travaillaient les pleins et les déliés au moyen d’un porte-plume, constitué d’un petit manche de bois au bout duquel était fixée une plume d’un métal plus ou moins souple. Un instrument d’écriture à vocation plutôt artistique, donc, permettant de produire de belles lettres, des pleins et des déliés. Tout sauf une arme…
En ce début d’année scolaire, Martin, qui avait fait son entrée au CE1, était dans la classe de sa mère qui prenait en charge les enfants de la maternelle, du CP et, donc, du CE1. Son père officiait dans la pièce d’à côté avec les élèves du CE2, CM1, CM2 et la préparation au certificat d’études. Un des premiers matins d’automne, c’est un exercice de dictée qui occupait la classe de CE1. Les deux ou trois premières semaines de cette année scolaire avaient suffi à désigner Martin comme étant, et de loin, le meilleur élève de la classe. Cette dictée ne pouvait que le confirmer.
Sa mère, tout en énonçant le texte lentement, s’efforçant à une diction la plus claire possible, exagérant comme à son habitude les pauses et ponctuations, circulait entre les tables. Elle s’arrêta près de celle de son fils, sur le côté gauche, et lui demandât sur un ton chargé de reproches de se relire immédiatement. À l’évidence Martin avait fait une faute, mais ne la vit pas tout de suite. Devant son manque de réaction, la maîtresse posa sa main gauche sur le cahier en désignant la faute de son index. De la main droite, elle saisit quelques cheveux de son élève, puisqu’il faut bien l’appeler ainsi, les cheveux au-dessus de l’oreille, près de la tempe, et tira tout en exerçant une rotation provoquant une douleur très vive. Martin se souvient avoir pensé ensuite qu’elle n’aurait jamais fait une chose pareille à un autre élève de la classe, et en avoir conçu un terrible sentiment d’injustice.
Son porte-plume était posé à côté de son cahier, sur sa droite. Il s’en saisit, non pas comme on le tient pour écrire, avec le pouce, l’index et le majeur, mais pris le manche à pleine main et plantât, de toutes ses forces, la plume sur le dos de la main de la maîtresse posée à plat sur le cahier. Le souvenir de sa maman poussant un cri de douleur est aujourd’hui encore intact. La vision de son père entrant précipitamment dans la classe, aussi. Lorsque celui-ci eut compris ce qu’il s’était passé, c’est manu-militari que Martin fut traîné jusque dans la pièce d’à côté pour y recevoir une très mémorable correction. Quatre, cinq, six gifles peut-être, à la volée, devant les élèves de cette classe, les grands de l’école.
La première humiliation de sa vie. Et cette image effrayante, celle du regard de son père, dégoulinant de colère, perçu et mémorisé comme méchant…/… Le lendemain matin, il reprit le cours de sa scolarité dans la classe de son père, en CE2 donc, prenant ainsi une année d’avance sur ses petits camarades, avance qu’il conservera jusqu’au lycée, pour la perdre piteusement en terminale.
Avec deux ou trois autres un peu similaires en l’espace d’une décennie, cette séquence s’avèrera décisive dans la construction de la relation entre Martin et ses parents. »
* Extrait d’une tentative avortée d’autobiographie. Martin ou Marc, peut importe. Ses parents ont pourtant été, toute leur vie, la bonté personnifiée. Mais c’est ainsi…