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La coupable obsession de la pression fiscale

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C’était dans le programme du Rassemblement National mais il n’est pas (dans l’immédiat) aux portes du pouvoir.

C’est dans celui du NFP qui peut (rien n’est sûr) accéder à Matignon :  il suffirait de taxer les riches – et entre autres mesures de réintroduire l’ISF – pour financer des dizaines de milliards d’euros de dépenses supplémentaires.

Un des leurs avait pourtant apporté à son corps défendant une des nombreuses démonstrations de l’inefficacité d’une hausse brutale de la pression fiscale. En février 2012, François Hollande alors en campagne,  inscrivit au dernier moment une mesure inattendue dans son programme : taxer à 75% les revenus au-dessus d’un million d’euros, ainsi que la création d’une nouvelle tranche d’imposition à 45% pour les français gagnant plus de 150 000 euros.

Une fois élu, François Hollande s’est heurté à la censure de la taxe à 75% par le Conseil Constitutionnel !

Une nouvelle mouture très remaniée entrera en vigueur en 2013. Elle sera appelée “contribution exceptionnelle de solidarité” et sera payée par les entreprises durant 2 ans (2013 et 2014) sur la part des salaires dépassant 1 million d’€ à hauteur non plus de 75 mais de 50%.

Fin 2014, le constat est sans appel : l’économie française décroche notamment par rapport à celle de l’Allemagne et de la Grande Bretagne, la confiance des investisseurs étrangers est sévèrement entamée. Pire, le nombre de contribuables quittant la France a brutalement augmenté. En 2016, 528 ménages déclarant en moyenne 800000 € de revenus sont partis alors qu’ils étaient 170 par an avant les mesures fiscales. 

L’ISF, quant à lui, a bien rapporté jusqu’à 5 milliards, mais dans le même temps l’impôt sur les sociétés reculait de 3 milliards à la fin du quinquennat Hollande.

En 2017, Emmanuel Macron a pris deux mesures qui lui valurent d’être qualifié de président des riches : il a supprimé l’ISF hors immobilier et baissé l’impôt sur les sociétés. Le résultat est assez contre-intuitif pour nombre d’élus et de militants du NFP (et du RN), mais l’impôt sur les sociétés collecté est passé de 69 milliards en 2017 à 82 milliards en 2023 et aujourd’hui le chômage est au plus bas depuis 42 ans. Ce n’est pas du macronisme (auquel je n’ai pas plus adhéré qu’aux autres mouvements politiques), c’est factuel.

François Mitterrand avait lui aussi fait l’amère expérience des hausses massives de salaires et de la fiscalité. Les mesures prises en 1981 furent anéanties par leur propre conséquence : une inflation galopante qui a conduit à la politique de rigueur imposée dès 1983. 

Michel Rocard en avait tiré les conclusions les plus pertinentes, ici en février 1989 :  “La France a des atouts qu’il ne faut pas compromettre. Je n’accepterai jamais ce qui pourrait se faire au détriment de nos chances à tous. Cela signifie poursuivre aujourd’hui  les efforts engagés hier. Efforts de diminution de la pression fiscale, effort d’allègement des charges des entreprises, effort de qualification pour tous les travailleurs, effort de productivité et  de compétitivité… Toute la difficulté tient alors à la volonté de poursuivre ces efforts sans renoncer à la recherche de justice sociale. Ces deux types d’exigence sont indissolublement liés.

Moralité, il faut créer la richesse avant de pouvoir la redistribuer, et taxer plus est contre productif.  

À bon entendeur…

MT

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