Pour les distraits, je rappelle que le Tour de France fera donc étape aujourd’hui au sommet du Puy-de-Dôme.
Allégresse dans le département, chez les élus, fanfaronnade habituelle de Laurent Wauquiez et une couverture hors normes dans La Montagne.
Le cyclisme est un des sports les plus durs qui soient, et que les coureurs suscitent l’admiration de quiconque est monté sur un vélo, c’est bien normal.
Mais quel plaisir peuvent prendre les amateurs à passer des heures au bord de la route pour voir passer le peloton, ou leurs idoles en quelques secondes ? Comment apprécier la performance alors que l’on ne peut que la deviner de manière aussi fugitive ?
Il semble bien que les millions de personnes qui s’installent le long du trajet soient là pour autre chose que le cyclisme lui-même. En terme de spectacle sportif, les fans, celles et ceux qui admirent ces forçats de la route ont plus intérêt à suivre l’épreuve à la télévision qui filme les coureurs du début à la fin de chaque étape, donne à voir les luttes auxquelles ils se livrent, les échappées, les souffrances, les défaillances, les abandons, les exploits, et accessoirement offre des prises de vues parfois magnifiques des paysages traversés.
Si ce n’est pas le sport, qu’est-ce qui explique un tel succès populaire ? La gratuité sans doute, pour partie. Les efforts d’animation déployés pour faire du Tour une fête populaire sont certainement décisifs. L’instinct grégaire est bien sûr essentiel, celui de ces nombreux humains qui voient dans cette compétition la possibilité de se regrouper et s’amuser.
Je ne porte pas de jugement.
Mais faute d’être doté de ce type d’instinct, je regarderai l’arrivée tout en haut du Puy-de-Dôme… à la télévision.
MT