Face à l’évolution relativement récente de la valeur travail, il est urgent de repenser notre modèle économique et la place de l’humain au cœur des structures pourvoyeuses d’emplois, qu’elles soient marchandes, publiques ou associatives.
L’économie n’est bien sûr pas une fin en soi, mais elle reste le seul moyen de soutenir et d’améliorer la qualité de vie de chaque individu puisqu’elle seule crée la richesse nécessaire au fonctionnement de l’ensemble de la société. La réflexion visant à jeter les bases de la transformation de l’économie afin de la rendre plus humaine est maintenant une nécessité qui s’impose à tous.
L’angoisse (justifiée) des jeunes générations face à l’évolution du climat oblige à reconnaître que l’économie ne peut plus être séparée de l’environnement qui la soutient. Adopter une approche durable respectant la nature, préserver les ressources en eau et en énergie, réduire partout où cela est possible notre empreinte écologique, promouvoir les énergies renouvelables, favoriser des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement, autant de pistes de progrès visant à favoriser une économie durable, capable de répondre aux besoins présents sans compromettre ceux des générations futures.
Une économie visant à se réconcilier avec l’humain doit également être plus équitable. Cela exige plus d’égalité des chances dans l’éducation, la formation et l’accès aux opportunités professionnelles. Il va bien falloir également réfléchir enfin sérieusement à une nouvelle répartition de la richesse en gardant à l’esprit qu’un environnement dans lequel chacun peut s’épanouir renforce le tissu social et favorise la cohésion.
L’économie doit répondre aux aspirations profondes de la société
Enfin, les employeurs publics ou privés dans leur ensemble doivent admettre que le travail est dorénavant avant tout considéré comme un moyen d’assurer son bien-être individuel et/ou celui de sa famille. Il est impératif de développer et installer des indicateurs de performance et de progrès prenant en compte la globalité de l’individu, tels que la qualité de vie, la santé, l’épanouissement personnel et la satisfaction au travail.
Réorienter les politiques économiques et de gestion des personnels vers des objectifs qui reflètent les aspirations profondes de la société est aujourd’hui un impératif pour tous les dirigeants, les politiques et les autres, si nous voulons échapper à ces deux dangers qui nous menacent : que le travail ne soit définitivement considéré comme une obligation purement alimentaire, déconnectée de toute notion de plaisir, de motivation, d’épanouissement, de service, de contribution sociale, et qu’une partie de la jeunesse perde tout espoir en raison d’une éco-anxiété démobilisante et compréhensible.
Il y a urgence, aujourd’hui, à redonner du sens à la valeur travail et aux orientations de l’économie pour permettre aux jeunes générations de croire à nouveau en un avenir durable.
MT