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Le triomphe des populismes, en France aussi…

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Il y a eu la parenthèse Salvini en Italie, puis Trump, Bolsonaro, Johnson, Orban et d’autres… Depuis quelques années, les populistes ont une fâcheuse tendance à s’installer dans nombre de pays dont le régime est réputé démocratique. 

Aujourd’hui, nous avons une certitude, avec ce second tour des élections législatives : la France n’échappe pas à cette contagion.  
84 députés LFI et 89 RN vont siéger à l’Assemblée Nationale. Ils étaient respectivement 17 et … 8 depuis 2017 !  
Populisme de gauche et populisme de droite dans un même élan, pillant essentiellement le parti d’Emmanuel Macron qui s’effondre, passant de 308 députés à 170. 

Il va bien falloir chercher à comprendre les véritables raisons de cette évolution, amorcée il y a plusieurs années mais dont la fulgurance au sortir du premier quinquennat de Macron interpelle.  
Le Président ne pourra pas faire l’économie d’une réflexion sur son mode d’exercice du pouvoir et l’actuelle verticalité de celui-ci, sur une nécessaire relance de la décentralisation et l’instauration de relations de confiance à l’égard des élus locaux. 

Autre sujet préoccupant, le rejet de sa personnalité en 2022 qui est à la hauteur de l’adhésion suscitée en 2017 et il ne s’agit pas là d’une simple sanction politique. Jupiter s’est crashé ce week-end. Une communication défaillante avec la population dès le début du quinquennat, des erreurs y compris lors de la campagne des législatives ont facilité grandement la tâche des professionnels de la polarisation entre le peuple et les élites dont Macron serait l’archétype.  
Cette polarisation est l’un des piliers du populisme. Celui d’extrême gauche reposant sur une critique des inégalités supposément dues au néolibéralisme, et celui d’extrême droite à priori basé sur des revendications nationalistes.  
On voit bien que durant le dernier quinquennat la confusion et même une certaine convergence des projets (l’Europe, par exemple) se sont installées. Ainsi, on nous expliquait hier soir que l’électorat du Rassemblement National était essentiellement rural, et appartenant aux classes dites populaires, le fief de la gauche il n’y a pas si longtemps.

Perte de confiance dans le personnel politique en raison du peu de changement perçu lors des alternances successives, promesses non tenues, parfois involontairement en raison d’évènements inattendus, de crises (climatiques, pandémie, guerres) qui perturbent le déroulement des mandats mais que les extrêmes s’évertuent à en nier l’importance, absence de projet réellement mobilisateur, de souffle, autant de raisons pour les citoyens de céder aux sirènes populistes ou s’abstenir.

La France n’échappe plus à cette tendance qui porte à croire aux théories simplistes ou totalement utopiques, et à confier le sort du pays à ceux qui disent ce que le peuple veut bien entendre.

Marc T.

Illustration ©️Sciences Po

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