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Parler politique sur les réseaux sociaux, est-ce bien raisonnable ?

Bien des repas de famille ou des réunions au Café du Commerce échappent de peu (ou pas) au pugilat sur fond de débats autour du RN, de LFI voire même autour du seul cas Macron.

Sur les réseaux sociaux où il est permis de jouer les gros bras sans risque d’œil au beurre ou noir ou de dents cassées, les mêmes thèmes donnent lieu à des échanges affligeants de violence, de bêtise, celle des gens qui bénéficient d’un droit de parole illimité sans en avoir réellement les moyens, qui pensent que l’invective permet d’être entendu.
Cette manière d’être rappelle celle de l’idiot du village qui trafique son pot d’échappement pour faire un bruit infernal dans le seul espoir qu’on le remarque alors qu’il suscite surtout colère et mépris de ceux à qui il casse les oreilles.

Umberto Eco avait proposé un diagnostic certes sévère mais plutôt réaliste : “Les réseaux sociaux ont donné le droit à la parole à des légions d’imbéciles qui, avant, ne parlaient qu’au bar et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite. Aujourd’hui, ils ont le même droit de parole qu’un prix Nobel.” 
Il est clair que X, TikTok et les autres entretiennent la culture du clash et poussent à l’hystérisation du débat ou de la simple discussion.

La responsabilité des réseaux dans la dégradation de notre rapport à la discussion

On ne se lit plus, on ne s’écoute plus.
Non seulement les points de vue adverses ne sont plus respectés, mais ils font l’objet d’une détestation de principe qui souvent se double d’une animosité à l’égard des porteurs des thèses combattues, pire encore, d’une véritable hostilité envers des gens longtemps considérés comme étant des amis.
Il ne s’agit pas ici de définir les critères de respectabilité d’une opinion qui relèvent de la morale individuelle, de l’idée que chacun se fait de l’humanité. Mais simplement de constater que les réseaux sociaux, plutôt que de l’améliorer, ont une responsabilité écrasante dans la dégradation de notre rapport à la discussion.

Comme beaucoup, il m’est arrivé de me laisser emporter dans des joutes verbales souvent frustrantes et toujours parfaitement inutiles.
Y renoncer définitivement serait sans doute la solution la plus sage, mais aussi le signe d’une coupable résignation en ces temps troublés, face aux sombres perspectives qu’offre notre horizon politique.

Nos combats sur les réseaux sont, de toutes façons, dérisoires. Faisons en sorte de les limiter aux quelques principes fondamentaux qui nous animent.
Et écoutons…

MT

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