Du vert d’eau au vert bronze en passant par la pomme, en ces temps troublés, la politique prend des couleurs chatoyantes. Tant mieux.
Mais ces derniers mois, avez-vous entendu, de la bouche de ces écologistes futurs, naissants ou même confirmés, des propos démontrant une réelle volonté de placer la culture au centre de leur projet ? Non, bien sûr, et c’est tout de même étrange.
Comment, en effet, peut-on être soucieux de l’avenir de la planète sans faire de l’Art, de la pensée, de la poésie, les principaux outils permettant de faire évoluer les comportements ? Et d’assurer peut-être -rien n’est moins sûr-, la survie de l’humanité ? Pensons donc à ne pas trop écouter ces idiots utiles à la résistance au changement, qui agissent dans la certitude que l’Art est un luxe en ces temps de réchauffement climatique, de pans entiers de la société en souffrance, de restrictions budgétaires…
L’eau et l’air sont toujours plus pollués. Les mentalités, les attitudes aussi. Imaginez-vous un inconditionnel de Mozart, un amateur des paysages de Cézanne, un grand lecteur de Zweig ou de Cheng faire preuve de désinvolture à l’égard de la planète, voire d’agressivité gratuite vers ses contemporains ? C’est très improbable.
Sans projet culturel fort, l’écologie politique est au mieux puérile, porteuse de vœux pieux, au pire une imposture. La culture est un puissant moyen d’incitation aux changement comportementaux, elle est l’une des clés du développement durable.
Vive l’écologie qui aime l’art, la culture au sens large, et qui croit en son potentiel de promotion du « vivre ensemble », dans le meilleur des mondes.
Marc T